L'église Sainte Croix |
Les légendes de Sainte Croix
Au moyen âge, l'église doit sa popularité à Saint Mommolin enterré à Bordeaux en 678. Selon les écrits des chroniqueurs de l'époque qui apportent peu d'éléments vérifiables, le personnage de Saint Mommolin serait un abbé de Fleury sur Loire possédant le don de guérir les maladies mentales. Cette vénération porte ses fruits puisque l'abbaye très visitée par les pélerins acquiert des droits particuliers (revenus des terres, dîmes, droits de justice) lui offrant la prospérité. Fondation du monastère
Un petit établissement religieux existe depuis le VIIe siècle, situé au milieu d'un marécage traversé par la rivière l'Eau Bourde, à proximité de La Garonne. Détruit par les sarrazins en 732, il est reconstruit par Charlemagne comme le veut la tradition de nos livres d'histoire ! Les invasions normandes démoliront de nouveau l'église au IXe siècle.. C'est sans doute au Xe siècle, sur ce même lieu qu'est fondé le monastère bénédictin. On attribue la construction de l'église actuelle à Guillaume II de Sicile (dit Le Bon), Comte de Bordeaux au XIIe siècle. Prospérité de l'église
Dotée d'un vaste domaine foncier, l'abbaye prospère grâce aux droits de perception obtenus par les moines auprès des autorités religieuses. La population de la paroisse est constituée de pêcheurs et de vignerons qui font commerce de leurs produits. Au début du XIV siècle, une enceinte supplémentaire est construite par la municipalité, ce qui va permettre d'abriter une population toujours plus dense. |
Grandeur et décadence
Aux XVe et XVIe siècles, des conflits d'intérêt et des querelles locales vont entraîner une mauvaise gestion et l'état des bâtiments de l'église de Sainte Croix va se dégrader par suite de négligences. Au XVIIe siècle, le grand réformateur François de Sourdis, archevêque de Bordeaux, fait venir la congrégation bénédictine de Saint-Maur réputée pour son érudition. Les mauristes vont restaurer l'église, créer de grands jardins et surtout remettre en état le tombeau du vénéré Saint Mommolin de façon à attirer de nouveau les clients... non pardon, les pélerins . Un siècle plus tard la Révolution va fermer l'église et affecter les terres et les bâtiments annexes à un hospice pour les pauvres. Les reliques de Saint Mommolin sont sauvées mais l'autel et le tombeau disparaissent. Le culte reprendra en 1795.
La restauration
Au XIXe siècle l'urbanisation galopante va ouvrir le quartier et les bâtiments conventuels seront démolis. En 1840, l'église Sainte Croix est classée monument historique. Elle est restaurée par les architectes Gabriel-Joseph Durand, Charles Burguet et le controversé Paul Abadie qui va imposer sa symétrie à la façade en affublant le portail d'un second clocher dans le style du clocher existant. L'orgue de Dom François Bedos
En 1730 les moines de Sainte Croix décident de doter l'église d'un nouvel orgue. Leur souhait sera exhaussé 15 ans plus tard avec la venue du moine bénédictin de la congrégation de Saint-Maur, Dom François Bedos, facteur d'orgue à ses moments perdus... Après trois années d'un travail de bénédictin, en 1748 donc, Dom Bedos signe l'oeuvre de sa vie en confectionnant un imposant orgue de 45 jeux répartis en 5 claviers et un pédalier. L'orgue est restauré après la révolution et sera transféré en 1811 dans la cathédrale Saint André. Il reviendra à sainte Croix dans son buffet classé en 1974. L'orgue de Dom Bedos, restauré en 1984 par Pascal Quoirin est considéré par comme un chef d'oeuvre dans le monde entier.
Pour en savoir plus sur l'église Sainte Croix voir le très complet document publié sur le site de la mairie de Bordeaux St-Croix.pdf
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L'imposante abside donne sur le parc du conservatoire de musique
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