Au Moyen-Âge, Benauges est le siège de l’une des plus importantes seigneuries du Bordelais. La place forte fut élevée vers la fin du XIe siècle, ou vers la fin du XIIe. Elle occupe le point culminant de l’Entre-deux-Mers bordelais, à 122 mètres d’altitude, d’où elle dominait une bonne partie de la seigneurie et surveillait d’importants axes de communication de l’Entre-deux-Mers.
Le premier château se situait sur une colline dont les pentes avaient été retaillées pour en accentuer le potentiel défensif formant une « motte castrale » de dimension impressionnante.
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De forme ovale elle ne mesure pas moins de 80 mètres de long pour une cinquantaine de large, et 15 à 20 mètres de haut selon les endroits. Le plus ancien seigneur attesté est Guillaume-Amanieu. On le trouve aux côtés du duc d’Aquitaine lors des différentes confirmations de privilèges de l’abbaye de la Sauve-Majeure, peu après sa fondation, vers 1080-1087, et dans une charte datée de 1089 il est nommé Guillaume Amanieu de Benauges.
Lors de la grande révolte gasconne de 1252-1254 Benauges fut un haut lieu de la résistance dont son seigneur, Bernard II de Bouville, était l’un des meneurs. Assiégé par l’armée royale de plusieurs milliers d’hommes à l’automne 1253, il fallut l’emploi massif de mangonneaux pour en venir à bout, après une quarantaine de jours de résistance. Les 80 boulets de pierre (de 20 à 80 kg) exposés dans les cours du château témoignent de la violence de l’assaut. Le roi-duc Henri III fit donc réparer le château et y plaça une garnison. Une vingtaine d’années plus tard le roi Edouard Ier donna la seigneurie à Jean Ier de Grailly, l’un de ses plus proches lieutenants. Jean de Grailly et ses descendants agrandirent et perfectionnèrent leur forteresse jusqu’au milieu du XIVe siècle. Enfin, le 18 juin 1426 par décision royale, celle d’Henri VI « roi de France et d’Angleterre », la vicomté fut officiellement érigée en comté de Benauges. Un vaste corps de logis moderne fut bâti au XVIIe siècle au détriment de parties médiévales du château. Puis de nombreux réaménagements et le percement de grandes ouvertures au XVIIIe siècle vinrent s’ajouter au corps de logis. La description architecturale du château ainsi que l’histoire de la seigneurie a fait l’objet de plusieurs publications.
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